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SIBO : une dysbiose pas comme les autres

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Vignette SIBO

Le SIBO (Small Intestinal Bacterial Overgrowth) correspond à une prolifération de bactéries et autres micro-organismes au niveau de l’intestin grêle, alors qu’ils devraient se trouver normalement dans le côlon. Dans l’intestin grêle, ces micro-organismes vont alors fermenter les aliments ingérés, ce qui va entraîner des symptômes digestifs (gaz, ballonnements, diarrhée, constipation…) et extra-digestifs (douleurs articulaires, fatigue…) bien désagréables et invalidants. Un SIBO est donc une dysbiose pas comme les autres.

La mise en place d’une alimentation et d’une prise en charge bien spécifiques sont indispensables pour en venir à bout. C’est ce que nous allons voir dans ce cours d’une durée d’environ 2 h 30, pour que vous puissiez :

  • maîtriser chaque aspect de la condition, ce qui renforcera votre crédibilité auprès de vos pairs et de vos patients
  • apporter une réponse thérapeutique adaptée à chaque patient, renforçant leur confiance en votre expertise.
  • diversifier vos approches de traitement, restant toujours à la pointe des dernières avancées en matière de SIBO.
  • garantir une guérison plus complète et durable du SIBO, faisant de vous le professionnel de référence pour vos patients.

Ce cours est composé de 5 chapitres découpés en leçons avec des fiches informatives, pratiques et de synthèse à télécharger. En cliquant sur l’onglet “programme”, retrouvez le détail du contenu.Il est facile à suivre et s’adresse aux professionnels de santé en quête de données scientifiques et pratiques récentes leur permettant d’accompagner concrètement leurs patients.

Mais il est aussi accessible aux personnes souffrant de cette affection et désireuses d’en venir à bout.

Bon cours !

 

Qu’est- ce que le SIBO ?

L’acronyme SIBO signifie Small Intestinal Bacterial Overgrowth ou prolifération bactérienne dans l’intestin grêle, décrit un état dans lequel les bactéries normalement sises dans le gros intestin prolifèrent dans l’intestin grêle.

La fonction de base de l’intestin grêle est d’absorber les nutriments et de décomposer les aliments. Si des bactéries qui ne sont pas censées être là y prolifèrent, elles produisent de grandes quantités de gaz par la fermentation des aliments. Ceci endommage la paroi digestive de l’intestin grêle, et provoque tout un tas de symptômes, dont une assimilation insuffisante des nutriments.

Les symptômes les plus fréquents du SIBO sont :

· des ballonnements, notamment dans la demi-heure suivant les repas ;

· des douleurs abdominales (le SIBO se retrouve souvent chez les personnes souffrant d’un syndrome de l’intestin irritable, il y a hypersensibilité abdominale) ;

· des flatulences et des éructations (véritable odeur d’œuf pourri dans certains cas) ;

· soit de la constipation, soit de la diarrhée, voire une alternance des deux.

· des nausées peuvent aussi survenir, ainsi que des symptômes de reflux et de fuite intestinale ;

· des éruptions cutanées et des allergies alimentaires ;

· d’autres symptômes hors tube digestif comme la fatigue, le brouillard cérébral, les maux de tête, l’anxiété…

Cette liste n’est pas exhaustive car de nombreuses affections sont en fait associées au SIBO. En particulier, des affections comme l’acné, la rosacée, le syndrome des jambes sans repos, le syndrome de la vessie brûlante ou la cystite interstitielle. Et puis il y a une myriade d’autres maladies comme la fibromyalgie, le diabète, les calculs biliaires et les maladies auto-immunes, qui peuvent toutes être associées à la prolifération bactérienne dans l’intestin grêle.

Les causes d’un SIBO

Les causes de SIBO ne sont pas toujours claires et peuvent être multifactorielles. Voici quelques-unes des principales causes potentielles de SIBO :

· Altérations de la motilité intestinale : les mouvements musculaires de l’intestin, appelés péristaltisme, aident à déplacer les aliments et les bactéries à travers le tube digestif. Si la motilité intestinale est altérée en raison de conditions telles que la sclérodermie, la maladie de Parkinson, ou des lésions nerveuses, les bactéries peuvent stagner dans l’intestin grêle et se multiplier de manière excessive.

· Anomalies anatomiques : certaines anomalies anatomiques, telles que des obstructions ou des diverticules, peuvent entraîner un ralentissement du transit intestinal et favoriser un SIBO.

· Troubles gastro-intestinaux sous-jacents : des maladies gastro-intestinales comme la maladie de Crohn, la colite ulcéreuse, la maladie cœliaque et la pancréatite peuvent altérer la fonction digestive normale et favoriser un SIBO.

· Déficit en facteurs de défense : l’estomac et l’intestin grêle possèdent des mécanismes de défense naturels, tels que l’acidité gastrique, la production de mucus et le péristaltisme, qui aident à maintenir les niveaux de bactéries sous contrôle. Si ces mécanismes de défense sont affaiblis, cela peut favoriser un SIBO.

· Médicaments : certains médicaments, tels que les inhibiteurs de la pompe à protons (IPP) qui réduisent l’acidité gastrique, peuvent augmenter le risque de SIBO en créant un environnement intestinal moins acide (l’acidité limite le développement de bactéries pathogènes).

· Troubles immunitaires : les problèmes de système immunitaire peuvent affaiblir la capacité du corps à maintenir les niveaux de bactéries sous contrôle dans l’intestin grêle.

· Chirurgie digestive : des interventions chirurgicales sur le tractus gastro-intestinal, comme la résection de l’intestin grêle, peuvent perturber l’équilibre bactérien normal et entraîner un SIBO.

· Alimentation : certaines habitudes alimentaires, telles qu’une alimentation riche en glucides mal absorbés, peuvent fournir un substrat favorable à la croissance bactérienne dans l’intestin grêle.

Le diagnostic d’un SIBO se fait généralement par des tests respiratoires à l’hydrogène ou au méthane après la consommation d’un substrat spécifique (habituellement le lactulose ou le glucose) qui sera fermenté par les bactéries dans l’intestin grêle.

Le traitement d’un SIBO

Le traitement d’un SIBO implique habituellement la réduction de la croissance bactérienne excessive dans l’intestin grêle et la gestion des symptômes associés. Ceci peut être réalisé à l’aide d’antibiotiques spécifiques pour cibler les bactéries en excès. De plus, une approche diététique est recommandée, généralement en limitant les glucides fermentescibles, car ils peuvent aggraver les symptômes.

Le traitement d’un SIBO peut cependant varier en fonction de la gravité de la condition et des préférences du patient, mais voici quelques approches courantes :

· Antibiotiques : les antibiotiques sont souvent prescrits pour réduire la croissance excessive de bactéries dans l’intestin grêle. Les antibiotiques les plus couramment utilisés pour traiter la SIBO sont la rifaximine et la ciprofloxacine. Le traitement antibiotique peut durer généralement de 7 à 14 jours, voire plus longtemps en cas de SIBO récurrent.

· Probiotiques : après un traitement antibiotique, il peut être recommandé de prendre des probiotiques pour rétablir l’équilibre de la flore intestinale. Cependant, l’utilisation de probiotiques doit être gérée avec précaution, car ils peuvent aggraver la SIBO dans certains cas.

· Régime alimentaire : l’ajustement de l’alimentation peut jouer un rôle important dans le traitement du SIBO. Certains patients bénéficient d’un régime pauvre en FODMAPs (fermentescibles, oligosaccharides, disaccharides, monosaccharides et polyols) pour réduire la quantité de substrats disponibles pour les bactéries dans l’intestin grêle. Un diététicien-nutritionniste bien formé à la gestion des FODMAP’s peut aider à élaborer un plan alimentaire adapté.

· Gestion des symptômes : le traitement peut également inclure des médicaments pour soulager les symptômes tels que les ballonnements, les douleurs abdominales et la diarrhée. Les antispasmodiques et les médicaments anti-diarrhéiques peuvent être prescrits.

· Traitement sous-jacent : si une condition médicale sous-jacente, telle que la maladie de Crohn, le diabète ou des troubles motilité gastrique, contribue au SIBO, il est important de la traiter pour réduire les risques de récidive.

· Suivi médical : après le traitement initial, il est essentiel de surveiller l’état du SIBO pour s’assurer que les symptômes ne reviennent pas. Des tests de suivi, tels que le test de l’H2 dans l’air expiré, peuvent être réalisés pour évaluer la réussite du traitement.

Il est important de noter que le traitement d’un SIBO peut varier d’une personne à l’autre, et il est préférable de travailler en étroite collaboration avec un professionnel de la santé, généralement un gastro-entérologue, pour élaborer un plan de traitement adapté aux besoins spécifiques. L’auto-diagnostic et l’auto-traitement d’un SIBO ne sont pas recommandés, car cela peut aggraver la condition.