Pourquoi les régimes ne servent à rien ? Précisons tout de suite que par régime, on entend ici régime amaigrissant, régime restrictif, régime déséquilibré et non un mode d’alimentation qui permettrait d’apporter tout ce dont l’organisme a besoin comme par exemple le « régime » méditerranéen.
Dans son rapport sur les régimes qui date de 2015, l’ANSES met en garde par rapport aux dangers des régimes et conclut :
« Toutes les manipulations du régime alimentaire visant un déséquilibre énergétique associé ou non à un déséquilibre d’apports en macronutriments (glucides, lipides, protéines) dans le but d’une perte de poids peuvent exposer à des risques importants pour la santé. Aussi, tous les régimes amaigrissants, qu’ils portent ou non un nom spécifique, sont à éviter, en dehors d’une prise en charge par des professionnels de santé ».
N’est-ce pas Einstein qui a dit que la folie, c’est de faire toujours la même chose et de s’attendre à un résultat différent.
Et pourtant… aussi incroyable que cela puisse sembler, les régimes continuent de faire fureur ! Combien sommes-nous à nous dire tous les premiers de l’an ou avant l’été que cette fois, c’est crac dedans et que c’est la bonne, que cette fois-ci c’est la dernière fois et bla bla bla.
Mais alors, ça ne sert à rien ?
Pourquoi ça ne marche pas ? Pourquoi on reprend les rondeurs qu’on a si péniblement perdues en 2 coups de cuillères à pot (de glace).
Parce que notre corps est tout simplement génial ! On aimerait pourtant qu’il soit un peu moins malin parfois ! il va mettre en place toute une série de réactions afin de nous permettre de survivre aux horreurs qu’on lui fait subir !
Notre cerveau nous parle, écoutons-le !
· Le cerveau va commencer par nous faire comprendre que se restreindre n’est pas une bonne idée en nous envoyant des messages de frustration. Avant même de commencer, il fait tout pour que vous ne vous lanciez pas ! Il vous avait prévenu.
· A peine le régime commencé, la simple pomme qui nous semblait pourtant si peu attrayante il y a peu se transforme en l’objet de tous les fantasmes tant le cerveau est frustré. Il continue de vous mettre en garde !
Après le cerveau, c’est notre corps qui nous parle !
· Les régimes affaiblissent la thyroïde. Or celle-ci est justement responsable de tous nos métabolismes énergétiques. Ralentir son métabolisme signifie que nous allons brûler moins de calories, que notre corps apprend à se contenter de moins d’énergie. Il se met en mode « livret A ». On aimerait pourtant tellement qu’il soit un vrai « flambeur » de calories ! On perd quelques kilos, le régime s’arrête. Et là, même en mangeant normalement, les kilos reviennent comme par (dés)enchantement. Tout ça pour nous aider à survivre !
· Pour beaucoup, faire régime signifie fuir les glucides (féculents, sucre…). Cela peut même aller jusqu’à la diète cétogène extrême qui nous fait compter les légumes. Quelle grave erreur ! Il faut en effet de l’insuline (et donc des glucides) pour permettre l’entrée du tryptophane dans le cerveau, où il va se transformer en sérotonine, ce neurotransmetteur qui nous rend heureux, de bonne humeur, patient, calme, et surtout ne nous donne pas envie de manger des glucides. Donc en résumé : pas de glucides, pas de sérotonine. Donc on est irritable et on mange du sucre ! Welcome back les kilos !
· Et quand ce ne sont pas les glucides, c’est le gras qui est décrété ennemi public n°1. Re-mauvaise idée ! Les oméga- 3 sont des acides gras qui nous permettent de perdre du poids plus facilement et de moins vite en reprendre. C’est aussi du gras qui nous permet de faire fonctionner notre insuline de façon optimale et donc de moins stocker ! S’il faut bien sûr fuir le mauvais gras comme les graisses saturées, surtout celles de la viande et de la charcuterie (oméga-6 d’origine animale), les graisses cuites, les graisses trans (viennoiseries, biscuits, pâtes feuilletées…), il faut surtout garder le bon gras, celui de l’avocat, des noix, de l’olive, de l’huile de colza, de lin, de noix ou de caméline…
· Bon ben il nous reste alors les protéines à restreindre ? Caramba, encore raté ! Manquer de protéines nous fait perdre du muscle, donc diminue notre métabolisme, et donc nous fait reprendre du gras… De plus, sans protéines, nous ne pouvons pas produire de neurotransmetteurs, très impliqués dans la gestion de notre appétit.
Notre corps est peut-être génial mais il est aussi rancunier !
Tout ce qu’il voudrait, c’est que nous revenions à notre poids le plus haut ! Il aimait bien ça lui, les rondeurs. Nos cellules adipeuses aiment être bien remplies et sont traumatisées par la perte de poids. Elles vont donc tout mettre en œuvre pour se remplir à nouveau.
Enfin, il faut aussi savoir que notre tissu adipeux peut produire des hormones lui aussi ! Notamment la leptine qui coupe l’appétit. Donc si on perd du gras, on fabrique moins de leptine et l’appétit revient !
Mais c’est horrible ! N’y a-t-il donc aucun espoir ?
Si bien sûr ! La première chose à faire, c’est d’arrêter de faire régime ! On ne fait plus régime et on change ses habitudes alimentaires ! Écoutez votre intuition (ou votre cerveau) qui vous dit avant de commencer que faire régime, ce n’est pas une bonne idée en plus d’être triste ! Il faut bannir ce mot du vocabulaire et simplement adapter, pour toujours, les quantités et surtout la qualité de ce que nous mangeons, de ne surtout pas se lancer dans des régimes frustrants, draconiens, excluant des familles entières d’aliments et de nutriments. Il faut surtout prendre son temps pour ne plus en perdre et corriger pour toujours les erreurs de l’assiette qui pèsent de tout leur poids !